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La peinture silencieuse de C. ABAD 

Certains tableaux de Claude ABAD déplacent le commentaire qu’un premier regard pourrait en donner. Ils ne sont jamais tout à fait dépouillés, au contraire, la peinture s’y présente comme une peau qui recouvre, retient et renvoie la lumière, offrant son grain et laissant à jour ça et là des déchirures. Lisse ou ansérine peau née d’une même teinte aux nuances d’ombres et de clartés où prennent place de petits surgissements, réserves d’éclats colorés, striés, à vif, issus  d’un travail antérieur pour créer un espace alors qu’ils viennent d’un autre temps. Une peau – plus un manteau qu’un miroir – habitée de lignes, courbes, brisées qui donnent la dimension et la trajectoire de gestes sans retour. Austère manteau qui retient le souffle d’une double apparition, intersection  de vitalité et de sagesse qui se retrouvent à même la surface, offertes sans commencement ni fin... Tout reprend le dessus. La peinture est seule tel celui qui regarde. Toutes références au réel demeurent silencieuses et inattendues. L’œil et la main ont su habilement  se préserver d’intentions que nous tentons d’interroger.

Peinture dont le mutisme nous oblige à faire face, son seuil ressaisi, elle rassemble notre présence et nous retient dans sa seule réalité dont nous ne cherchons pas à sortir.

G. DRANO

CLAUDE ABAD

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