Pierre Ribà est né en Ardèche en 1934.
Il expose ses oeuvres (sculptures, reliefs muraux et dessins) depuis 1958 dans de nombreuses galeries, salons d'art contemporains ainsi que dans des centres d'art et des fondations.
Ludovic Duhamel, rédacteur en chef de la revue Miroir de l'Art dit : "C'est un grand mystère qu'une sculpture de Ribà. Cela épouse la lumière, en même temps que cela retient la nuit. Cela irradie de mille éclats, et puis, par un effet retour que la science ne peut encore expliquer, cela absorbe le regard.
Cela vient de très loin, et même au-delà. La datation au carbone 14 serait inutile, une sculpture de Ribà, de toute façon, cela n'a pas d'âge, c'est intemporel.
Que certains y voient un signe cabalistique hérité d'anciennes civilisations, pourquoi pas ? Moi j'y vois plutôt un signe des temps, un signe du temps présent. Un signe de connivence aussi, un message personnel, bref, une bouteille à la mer.
Oui, c'est un grand mystère qu'une sculpture de Ribà. Cela vibre de longs silences. Et puis, cela murmure les paroles oubliées de contes d'autrefois. Tendez bien l'oreille, vous y percevrez en plus le dialecte foisonnant de nos contemporaines destinées.
Du carton auquel d'ordinaire nous ne portons nulle attention, surgit une forme jamais vue encore, et qui, pourtant nous est étrangement familière. Cela rythme l'espace, inscrit dans un alphabet primaire une pensée qui n'a d'autre but que de décanter la réalité des scories qui l'encombrent, de dire les choses au plus près de l'essentiel.
Une sculpture de Ribà, autant vous prévenir, on n'en sort pas indemne, on n'en sort même pas du tout, cela vous ensorcèle comme le sait faire un totem africain, un masque vaudou, une relique sacrée. L'harmonie de la figure s'y enrichit de la fantaisie des déchirures et de la monochromie du matériau. Dans les nids d'abeille bourdonnent des mondes qui sont autant de souvenirs d'hier et de demain.
Oui, c'est un grand mystère qu'une sculpture de Ribà. Chaque fois différente de la précédente, comme si l'artiste fuyait comme la peste la redite, ou bien le confort. Chaque fois porteuse d'antagonismes viscéraux, mêlant tout à la fois passé et présent, épure et complexité, mythe et poésie. Chaque fois unique et singulière."